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Les modes de transport urbain et périurbain à Pékin
9 mai 2006

L’image populaire de masses de cyclistes en Chine

  L’image populaire de masses de cyclistes en Chine a promu le pays au rang de « royaume de la bicyclette », mais aujourd’hui les bicyclettes se sont délogées par le nombre croissant de voitures et autoroutes, et dans certaines grandes villes elles sont même accusées de causer les embouteillages. On pourrait presque les croire destinées à disparaître dans un futur proche… Le développement urbain de la capital chinoise est de plus en plus rapide, les rues s’élargissent de plus en plus et ceci au détriment des voies réservées aux vélos. De plus l’air que respirent les cyclistes est devenu très mauvais. Depuis les années 80, le nombre de voitures augmente au rythme de l’urbanisation, et cette hausse rapide du nombre de voitures contrastes avec la réduction de l’usage de la bicyclette. Il y a 10 ans 60% des pékinois allaient au travail en vélo, ils ne sont plus que 20% aujourd’hui.
Actuellement les grandes villes comme Pékin, (Shanghai…) subissent de fréquents embouteillages. Les problèmes de circulation causent des maux de tête au monde entier ; mais sont plus graves en Chine, pays qui n’a pas fini son développement. Le problème qui se pose est que la voiture devient populaire dans les grandes villes densément peuplées, où le PIB/habitant est le plus important, alors que les réseaux de circulation sont sous développés, ce qui tend tout de même a changer ces dernières années.
Il faut néanmoins noter que la bicyclette, non polluante, peu coûteuse, et commode, joue un rôle irremplaçable dans le système de circulation urbain, où dans la plupart des villes, 50 à 60% de la circulation repose encore sur la bicyclette, et bien que celui-ci ait perdu beaucoup de sa gloire, il reste un moyen de transport très important, et surtout un outil de travail pour une certaine classe de la population chinoise.

Beijing Bicycle, (de Wang Xiaoshuai)
Un film chinois datant de 2001, reflète justement l’importance du vélo pour les chinois.
L'auteur raconte une manière de vivre au travers d'un jeune garçon qui pour gagner sa vie va se payer à crédit un VTT et travailler pour le compte d'une entreprise de livraison.
Il faut savoir qu'en Chine, à Pékin, le vélo est un moyen de locomotion. En 2001, les voitures sont encore trop coûteuses et rares. Le vélo, plus accessible, reste tout de même l'équivalent de plusieurs salaires. Mais lorsque cet outil de travail disparaît, qu'on vous le vole, la vie change de sens ! C'est alors que le jeune GUEI va aller jusqu'à risquer sa vie pour récupérer son vélo.
Il faut savoir qu’avant la période d’ "ouverture" de la Chine, le standing d’une famille était évalué, par ce que l’on appelait les « 4 grands » : une montre, une machine à coudre, une radio et un vélo. Aujourd’hui, les 4 grands ne sont plus les mêmes, et à la différence de la machine à coudre ou de la radio, le vélo est devenu peu à peu le symbole d’un manque de moyens.
La voiture a pris une place très importante dans la vie sociale chinoise.
On compte plus de 1.4 millions de voitures privées pour les 15 millions d’habitants que compte la capitale chinoise, ce qui peut paraître peu proportionnellement, mais beaucoup en nombre.
Et aujourd’hui, la question qui se pose de plus en plus pour les chinois, n’est plus d’acheter une voiture ou non, mais d’acheter une voiture qui soit fiable et à un prix abordable.
Cependant, les acheteurs de voitures neuves font preuve de plus en plus de discernement dans leurs achats automobiles. Les chinois sont très attachés au côté émotionnel et ce facteur joue un rôle très important dans l’acquisition de la voiture. Ainsi, 6 principaux besoins émotionnels ont été identifiés :

- Statutaire/Besoin de Reconnaissance :
les acheteurs veulent montrer leur réussite et leur confiance en eux-mêmes ;
- Utilitaire :
les acheteurs recherchent avant tout un moyen de transport qui les emmènent d'un Point A à un Point B ;
- Aventure :
les acheteurs expriment d'abord leur besoin de liberté et d'aventure ;
- Famille :
les acheteurs cherchent une voiture qui convienne et qui plaise à la famille ;
- Appartenance :
les acheteurs voulant s'intégrer à un groupe social leur correspondant ;
- Attirance :
les acheteurs se voulant attirant et voulant attirer l'attention

Face à la voiture, le vélo a connu une période de déclin, mais face aux problèmes que rencontrent les grandes villes en matière de circulation, ont peut se demander si celui-ci ne va pas regagner de son prestige. A Pékin les vélos circulent en moyenne à une vitesse de 15km/h tandis que la voiture ne va qu’à 10km/h. La voiture censée montrer une hausse sociale perd en fait peu à peu de son intérêt : on se retrouve coincé dans des bouchons interminables. De plus le rejet du vélo a son coût : les chinois font moins d’exercice, la pollution augmente, les petits métiers à vélo (coiffeurs, vendeurs ambulants…) sont menacés, c’est la perte de ce que l’on peut appeler « une biologie sociale ». La voiture ne fait cependant que se répandre de plus en plus.
La vie en Chine nous promet donc encore beaucoup de changements dans un avenir très proche.

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Commentaires
S
Vraiment très intéressant.
Les modes de transport urbain et périurbain à Pékin
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